Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs ont réclamé des efforts budgétaires très importants aux hôpitaux. Leurs crédits augmentaient chaque année mais moins rapidement que leur volume de soins et d’activité. Dès lors, les équipes sont soumises à une pression de plus en plus forte. Le budget 2020 de la Sécurité sociale met fin à cette tendance puisqu’il propose une hausse de 2,1% de l’enveloppe des hôpitaux alors que la hausse du volume d’activité est prévue autour de 0,7%. C’est une vraie amélioration par rapport aux années précédentes.
Le climat social continue d’être extrêmement tendu dans les hôpitaux. C’est le résultat de la politique du rabot menée ces dernières années et le gouvernement doit le prendre en compte. Comme rapporteur du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée, j’attends un geste de la part du gouvernement pour les hôpitaux. Cela pourrait passer par un relèvement de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie hospitalières (Ondam) de 0,1 point -environ 84 millions d’euros- pour le porter à 2,2%. Le gouvernement doit aussi s’engager sur des financements pluriannuels des hôpitaux afin de leur donner de la visibilité sur leurs budgets à venir.
Il faudra être inventif pour donner un peu d’air aux hôpitaux coûte que coûte. Personnellement, je défends l’idée d’une reprise de la dette des hôpitaux par l’Acoss, l’organisme public qui gère la trésorerie et les emprunts à court terme de la Sécurité sociale. Comme l’Etat français, l’Acoss emprunte actuellement à des taux négatifs sur les marchés financiers, alors que les hôpitaux doivent supporter des intérêts souvent compris entre 2 et 4%. Si les 20 milliards de dette des hôpitaux étaient transférés et renégociés par l’Acoss, cela représenterait entre 400 et 800 millions d’euros d’argent frais pour les hôpitaux dès l’année
prochaine !
S’il est voté, cet amendement mettra le gouvernement en grande difficulté car il l’obligera à ponctionner d’autres budgets publics pour ne pas creuser le déficit global. Concrètement, cela reviendrait à diminuer les moyens de l’Etat pour les ministères ou pour les réformes à venir, comme celles des retraites ou de la dépendance. Ce n’est pas forcément un bon calcul à long terme et cela ne
change rien in fine pour l’ensemble des comptes publics. Mais c’est vrai que les députés de la commission des Affaires sociales, tout comme les syndicats ou les mutuelles, estiment que l’Etat doit compenser ces sommes. La discussion dans l’Hémicycle promet d’être animée.
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